Hands in the corpse : autopsy and repair the bodies. Study within a medico-legal institute
Les mains dans le cadavre : autopsier et réparer les corps. Etude au sein d'un institut médico-légal
Résumé
Hands in the corpse » : autopsy and repair the bodies. Study within a Medico-Legal Institute. This thesis research is studying the work of forensic pathologists and technical officers within a Forensic Institute (called IML in France). Generally speaking, these doctors are practicing in the shadow of the other medical specialties. Their goal is not to cure patients but to study the circumstances of death by performing a forensic or scientific autopsy (death medicine) or by analyzing the traces of violence on people victims of assault (life medicine, within a Medico-Judiciary Unit, UMJ). Forensic medicine is caught between two sizeable State Institutions: the hospital and justice, which immediately involves a very specific organization of work. The analysis is focused on the work carried out within death medicine and will allow us to consider these workers activities who handle, touch, open and cut up the dead bodies of our modern societies in order to meet with legal requirements. The ethnography study carried out for more than two years within this forensic medicine department, helped the collection of dense clinical data, analyzed from the work clinics point of view and especially the psychodynamics of work and clinic activity. The results show specific modes of subjectivation among these professionals which depend very much on the reasons why they chose their activity and on what matters to them at the workplace. The technical officers, the forensic doctor's ?right hand? repair fragmented dead bodies by deploying multiple care work. The handling and use of the corpse in a work context raise fundamental anthropological and ethical issues that this research attempts to highlight.
Cette recherche de thèse porte sur l'étude du travail des médecins légistes et des agentes techniques au sein d'un Institut Médico-légal (IML). Ces médecins, exerçant bien souvent à l'ombre des autres spécialités médicales, n'ont pas pour objectif de guérir des patient.es mais d'étudier les circonstances de décès en réalisant une autopsie médico-légale ou scientifique (médecine du mort) ou en analysant les traces de violence sur des personnes victimes d'agressions (médecine du vivant, au sein d'une Unité Médico-judiciaire, UMJ). La médecine légale est prise entre deux institutions étatiques de taille : l'hôpital et la justice ce qui engage d'emblée une organisation du travail très spécifique. L'analyse est focalisée sur le travail se déployant en médecine du mort et permettra d'envisager les activités de ces travailleur.ses qui doivent, pour répondre à la prescription juridique, manipuler, toucher, ouvrir et découper les cadavres de nos sociétés contemporaines. L'ethnographie de terrain, réalisée pendant plus de deux ans au sein de ce service de médecine légale a fait l'objet d'un recueil de données cliniques denses, analysées sous l'angle des cliniques du travail et en particulier de la psychodynamique du travail et de la clinique de l'activité. Les résultats montrent des modes de subjectivation particuliers chez ces professionnel.les et qui dépendent pour beaucoup des motifs de leurs activités et de ce qui compte pour eux et pour elles en situation de travail. Les agentes techniques, « bras droit » des médecins en autopsie, réparent les corps morts fragmentés en déployant un travail de care multiple. La manipulation et l'usage du cadavre en contexte de travail soulèvent des enjeux anthropologiques et éthiques fondamentaux révélant de nouvelles définitions du cadavre et réaffirmant la centralité politique et sociale de l'analyse du travail.
Domaines
Psychologie
Origine : Version validée par le jury (STAR)